Voilà, j’ai enfin mon campervan de location. J’attaque vraiment la partie aventure de mon voyage. C’est parti pour un road trip en terre du milieu ! Alors que je rédige cette petite intro sur mon lit mobile. Cela fait à peine deux jours que je suis parti et j’ai déjà eu droit à des paysages époustouflants, des petits coins de paradis et même une galère. Allez viens, on va à cape Reinga.
Premier contact, première galère…
Me voici au bureau de spaceship (le loueur). Après les formalités et les explications sur le fonctionnement du van, on me donne enfin les précieuses clés. Le sésame vers un mois de totale liberté, je n’ai qu’une seule contrainte : amener mon véhicule à Christchurch le 22 décembre, et ça me paraît déjà bien trop proche.
Mon van, ou plutôt mon monospace aménagé, s’appelle « Labyrinth ». Je n’invente rien, c’est écrit dessus. Mais c’est un peu long, alors pour moi ça sera juste « Laby ». Entre autres le lit, Laby met à ma disposition un mini frigo, deux plaques chauffantes au gaz, de quoi faire la cuisine et des couverts.
C’est une boite automatique, ça m’embête un peu car je n’aime pas ça. Je trouve que ça gâche le plaisir de la conduite et j’ai l’impression de ne pas être totalement maître du véhicule. Enfin, ce n’est peut-être pas plus mal car en Nouvelle-Zélande on conduit à gauche. Donc, le volant est à droite et les commandes sont inversées, ça sera (un peu) moins la galère sans les vitesses à passer.
Réapprendre à conduire.
Je m’installe derrière le volant et je démarre la bête. Je sors doucement du parking. Je tiens ma gauche mais ce n’est pas évident après plus de quinze ans de conduite à droite. Les points de repère sont différents, j’ai l’impression de réapprendre à conduire. Quand je veux mettre les clignotants, j’allume les essuies glace, et quand je ralentis, ma main droite cherche le levier de vitesse pour descendre les rapports. Alors avant de commencer mon road trip vers cape Reinga, je décide de faire un tour dans la zone industrielle. Manière de me faire la main, avant d’aller faire les courses en ville car il faut que j’achète de quoi manger pour mon voyage.
C’est la galère !
Après un petit moment et un peu plus en confiance, je me dis qu’il est temps de me lancer. Je choisis de m’arrêter au bord du trottoir pour brancher mon GPS direction le centre commercial le plus proche. Et soudain :
« PAF ! PFFFFFFFFffff » ! ET MER-DE…
Je viens de heurter le trottoir et ça a crevé le pneu avant gauche. Ça m’étonne car je ne roulais vraiment pas vite ! Je descends, pas de doute, je suis à plat. Ne me juge pas. À ma décharge, je tiens à te dire que les bords du trottoir sont complètement abîmés ! Ils sont un peu comme les rochers en bord de mer, avec une surface irrégulière et coupante, ce n’est pas entièrement de ma faute.
Bon… Le pneu a un bon gros trou sur le flanc. C’est donc irréparable, sauf par une galvanisation à chaud, oui je m’y connais un pneu (ahah, le roi du calembour). Mais les garages qui font ça sont extrêmement rares. Je roulerai donc avec la roue de secours pendant un mois.
Au moment de la changer, je me rends compte que c’est une « galette » ! Je ne peux pas rouler un mois avec ça, surtout que je vais aussi faire de la piste. MEEERDEEEEE, ça veut tout simplement dire que je vais devoir changer les deux pneus avant. Eh oui car il faut que ce soit les mêmes. Arf, si seulement je m’étais arrêté ailleurs, des fois la vie c’est trop con! Eh bien cape Reinga m’attendra un peu.
Un garagiste sympa
La roue changée, je cherche un garage, dans mon malheur, je n’ai pas trop de mal à en trouver un dans cette zone industrielle. J’entre avec mon pneu HS, difficile d’expliquer ma situation en Anglais, ce n’est pas le genre de conversation dont j’ai l’habitude. mais le garagiste comprend très bien le problème.
Il part donc à la recherche d’un pneu, oui, un seul ! Comme il ne me parle pas de changer les deux, je ne dis rien, peut être que les lois Néo-zélandaises ne sont pas les mêmes qu’en France. Mais après une demi heure de recherche intensive, il ne trouve pas la même taille, même en seconde main. Du coup, il me propose de changer les deux pneus avants pour qu’ils soient tous les deux de la même taille. Zut retour au plan initial. Bon, je lui dis ok, et il se met au travail.
Pendant ce temps, nous discutons et faisons connaissance. Il est très sympathique, il vient des îles Fidji, on parle aussi un peu rugby. Comme je l’aime bien et qu’il me sort de la galère, je lui offre une petite tour Eiffel en cadeau. À son tour, il me fait une petite ristourne car je paye cash 250$NZ (145€) et il me propose de venir manger et dormir chez lui ! Je dois refuser, il faut que je parte, car je dois absolument faire les courses.
Il est déjà deux heures et les magasins ferment à 17/18h, et demain c’est dimanche. Mais en fait les magasins sont ouverts le dimanche en NZ, je ne le savais pas à ce moment-là. Je lui dis que je dois repasser à Auckland après être monté dans le nord et qu’on pourra se faire ça à mon retour. J’espère que je pourrais. Bon, niveau pneu tout est ok, je pars faire mes courses, puis je prends définitivement la route direction Cape Reinga.
Sur la route
Avec cette péripétie, j’ai pris du retard. Je n’arriverai pas à mon premier point de chute assez tôt pour passer la nuit, car mon point de chute est encore loin et je dois faire le trajet en deux fois. Et puis, je me suis arrêté pour faire quelques photos sur la route et prendre un café. Bref, je me mets donc à la recherche de mon premier spot pour la nuit. Ce sera du camping sauvage dans un champ au bord d’un lac.
Je passe une excellente nuit et me réveille à onze heure ! Trop tard pour le petit déjeuner. Je décide de reprendre la route et de m’arrêter sur une aire de pique-nique non loin de là. Au menu: Deux steaks, des pâtes, et de la moutarde, un repas de champion. Ça faisait trèèèèès longtemps que je n’avais pas mangé ce genre de choses ! Depuis mon départ de France en fait. Ça fait quand même bien plaisir.
Cape Reinga
Me voici arrivé à destination. Je n’avais pas prévu d’y aller mais mes amis Solène et David me l’ont fortement conseillé. Je les en remercie !
Cape Reinga, c’est l’extrême nord de l’île nord, le bout du bout, la fin de la terre, tu ne peux pas aller plus loin, sauf à la nage ! Mais ce n’est pas tout. C’est ici que se rejoignent la mer Tasman (côté ouest) et l’océan pacifique (à l’est) le phénomène est visible. La vue est juste superbe.
Après en avoir pris plein les yeux, je me dirige vers un camping non loin de là. Il est gratuit, il y a des douches (froides), des toilettes et il est situé à même pas cent mètres d’une petite crique. Le coin est super tranquille et idyllique. C’est le rendez-vous des campervans et des backpackers, des gens qui se contentent de peu pour être heureux.
Sand dunes
Le lendemain direction les dunes de sable, ce n’est pas très loin. En fait, en venant de Auckland, Sand dunes est avant cape Reinga. Mais j’ai préféré ne pas m’y arrêter en venant. C’est un peu comme la dune du Pilat en France mais en beaucoup plus vaste. Ici aussi, le paysage est fou ! Presque surréaliste. D’un côté la mer, de l’autre la forêt et au milieu les dunes de sable fin.
Et ici, il y a un truc marrant à faire : du sand surf (surf des sables). Je ne me suis pas fait prier pour louer une planche et tenter l’expérience, et tu sais quoi ? Je me suis éclaté comme un gamin ! C’est vraiment super fun !
Bon, par contre, pas de remontées mécaniques. Une fois en bas, il faut se taper la remontée de la dune à pied et c’est bien crevant. Mes mollets s’en souviennent, mais ça ne m’a pas arrêté pour autant.
Alors petite précision : tu es couché sur la planche, c’est comme du body board, mais sur le sable. D’ailleurs j’espère que tu l’aimes le sable car tu vas en bouffer et tu en seras recouvert ! Moi, j’en avais même sur les dents ! C’est le problème quand tu descends avec le sourire !
J’ai fait une vidéo à voir sur ma petite chaîne YouTube.
Après m’être bien fendu la gueule et rempli les oreilles et le nez de sable, je repars direction…
Ninety mile beach
Comme son nom l’indique c’est une plage de 90 mile, ça fait environ 145 kilomètres. Bon, pas grand chose à faire ici, à part marcher le long de la plage et te baigner si le cœur t’en dit. La plage est gavée de coquillages, J’en ai ramassé trois en souvenir.
Voilà ! C’est ici que se termine le début du récit de mon road trip néo-zélandais, trois jours déjà ! Je pense que la suite va être énorme !
Ca commence bien ! J’espère pour toi qu’il n’y aura pas les deux pneus arrière à changer 🙂
Merci Patrice, continues de nous faire rêver! Ici c’est rhinopharyngite, bavouille et blagues carambar. Bon on se marre aussi, la vue est sympa mais c’est autre chose quoi !! D’ailleurs tu passeras au retour (enfin si tu as prévu de revenir !).
Tu me fais rêver! Et moi pendant ce là je vais nager avec des dauphins dans le pacifique… j’ai bien prévu de revenir pour l’instant, et ce n’est pas qu’une fois qu’on devra se voir vu tout ce que j’aurais à raconter! Le bisou à toi, Robin et les enfants!