La boucle du couvre-chef, c’est quand la vie me demande de rendre la monnaie.

Cinq minutes après que Joëlle et Sarah aient quitté ma chambre. Le réceptionniste de l’auberge rentre dans ma chambre et me tend un bonnet.

« Je crois que c’est à  une de vos amies »

Putain mais OUI ! C’est le bonnet de Joëlle. En effet, au cours de la soirée elle m’a raconté qu’elle l’avait oublié dans le taxi en revenant du monastère et que c’était le deuxième qu’elle perdait. Probablement que l’une des personnes de l’auberge qui était dans le taxi avec elle l’a récupéré et l’a laissé à la réception.

Je dois fermer la boucle !

Sans dec’ c’est certainement un signe de Jésus. Mais non ! Je ne te parle pas du célèbre charpentier fils de dieu, héros d’un best-seller ! Je te parle de Jésus, le copain de Johanna, tu sais ? Ceux qui m’ont aidé à  récupérer mon chapeau que j’avais oublié. Si tu as raté cet article (fabuleux) il est > ici <. C’est maintenant à moi de faire la même chose pour quelqu’un d’autre.

Je ne peux pas laisser passer le truc comme ça ! Il faut absolument que je rende son bonnet à Joëlle. Ce n’est sans doute pas par hasard si ça arrive à moi. C’est un message de l’univers. Si je ne remplis pas cette mission, ça va sûrement provoquer un cataclysme, une faille spatio-temporelle dans le continuum espace temps, l’ouverture de la bouche de l’enfer ou pire : le Ragnarök.

Plan A

Je demande donc au réceptionniste le numéro de la chambre de mes nouvelles amies. Mais il ne le connais pas. Oui parce qu’elles sont un étage au-dessus du mien, ça semble être le même hôtel sans être le même, on n’a pas trop compris.

Enfin bref, je décide de monter au sixième étage. Ici pas de réceptionniste, juste un homme qui sort de sa chambre quand j’arrive. Il me voit chercher quelque chose et me demande apparemment si j’ai besoin d’aide. Comme tout bon chinois qui se respecte, il ne parle pas la langue de Shakespeare, il utilise son traducteur. Va lui expliquer que je recherche la chambre de deux européennes pour rendre un bonnet oublié. Je lui dis juste que je cherche deux amies. Il me dit non, non quoi ? Je ne sais pas, je ne cherche pas plus loin. Bon, tant pis ce n’est pas lui qui m’aidera à fermer cette boucle universelle.

Il reste encore la solution de gueuler comme un ours dans le couloir .« Saraaaaaaaaaah, Joëlleeeeeeeeee vous êtes ouuuuuuuuuuuuuuu ? » Quoi de mieux pour passer pour un malade mental ? Je préfère éviter de finir en garde à vue.

Plan B

Finalement, je décide de retourner dans ma chambre pour leur envoyer un mail. Mais je ne pense pas qu’elles le liront avant demain. Elles semblaient bien fatiguées en partant. Je verrai demain matin si j’ai une réponse.

Plan C

Le lendemain au réveil, pas de réponses aux mails. Bon… Je sais qu’elles ont leur train entre neuf et dix heure, la gare est juste à côté de l’hôtel. Elles devraient descendre environ une heure avant. Je décide de les attendre en bas de l’ascenseur à partir de huit heure. En toute logique je ne devrais pas attendre trop longtemps, j’espère juste qu’elles ne sont pas déjà parties. Au bout de vingt minutes seulement, je les vois sortir de l’ascenseur, super ! Je rends donc son bonnet à Joëlle, pas peu fier de ma performance. Je leur souhaite une dernière fois bon voyage.

Voilà  la boucle est bouclée, ce qui devait être fait est fait, les choses de l’univers sont en places, parent, ami ou inconnu, dors sur tes deux oreilles, car aujourd’hui je n’ai pas seulement rendu un bonnet en cachemire gris pourvu de petites oreilles triangulaires à sa propriétaire. J’ai sans doute sauvé le monde. Appelle-moi Héros.