Autre pays, autre culture, autre monde. Je suis à Mumbai, la ville que l’on appelait autrefois Bombay. J’ai tout à réapprendre : les us, les coutumes, les comportements sociaux, les échelles de prix et le fonctionnement du système. J’avais pris mes habitudes en Chine, je m’étais adapté, je comprenais les choses et les gens. L’Inde c’est un sacré changement et je peux te dire que pour moi, la claque est violente !
Premier contact avec l’Inde
Me voici donc à l’aéroport de la capitale du Maharashtra, un état de l’ouest de l’Inde. Je rejoins mon hôtel en taxi. À mon arrivée : C’est le choc ! Dans la rue c’est la cacophonie, la route est gavée de voitures et de tuk-tuks et ça klaxonne à tout va, c’est un vacarme sans nom. La rue et les trottoirs sont défoncés, il y a des détritus partout. Des gens dorment à même le sol, sur le trottoir. Des fois je me demande s’ils sont encore en vie. La rue est bordée de petites boutiques dont les toits sont faits de tôles, de bâches et de planches.
Ma petite vision étriquée de mon monde d’homme occidental est quelque peu malmenée, n’ayons pas peur des mots : Cette ville c’est vraiment le bordel. Oh, j’avais déjà vu ce genre de choses au Venezuela, mais c’était différent, c’était un voyage organisé, j’étais dans une bulle qui me protégeait, et c’était dans une moindre mesure.
Premier contact avec Mumbai
Bien que complètement crevé par le voyage et sans réelle envie, je pars découvrir la ville. Je dois prendre le train urbain, ici c’est un peu comme le métro. J’achète un ticket mais en fait ça ne sert rien car il n’y a aucun contrôle, autant te le dire tout de suite, ça sera le premier et le dernier.
Je cherche mon train, il y a bien des panneaux indicatifs mais je ne comprends pas le système ce sont juste des lettres et des chiffres. Je comprends plus tard que les lettres sont en fait les initiales du terminus vers lequel le train se dirige, et les chiffres c’est l’heure. Encore faut-il les connaître le nom des terminus et il n’y a pas de plan du réseau. heureusement, sauvé par mon ami Google, j’en trouverai un plus tard dans la soirée sur internet.
Pour le moment je n’ai pas de plan de Mumbai. Je demande donc à quelqu’un sur le quai de m’indiquer le bon train. C’est l’heure de pointe, les wagons sont bondés, comme les trains roulent portes ouvertes les passagers débordent sur les côtés ! C’est hallucinant. Mais tu sais pour l’avoir testé, se tenir en équilibre hors du train alors qu’il roule c’est assez amusant, et tu as une sensation de liberté un peu comme sur une moto.
Enfin, fais gaffe de ne pas trop dépasser quand même, ça serait con de te manger un train qui vient en face. Et puis, c’est super fun de sauter dans le train, à la dernière seconde, en courant sur le quai alors qu’il commence à rouler. Tu sais comme dans les films !
Une ville pas terrible
Arrivé en ville, rien d’extraordinaire, je fais tout d’abord une balade au bord de la mer d’Oman.
Ensuite, je me rends aux monuments remarquables de la ville. Ce sont essentiellement des constructions de style Victorien témoins de l’époque de l’occupation Anglaise. Mais rien de vraiment transcendant à mes yeux d’Européen.
Je décide d’aller au musée qui se trouve non loin de l’université de Mumbai. Devant l’université se trouve un parc dans lequel les Indiens jouent au cricket, un sport dont j’ignore tout à par le nom.
Une rencontre…
Je me fais alors aborder par un gamin qui me demande de jouer, je refuse car j’ai bien compris que le but est que je paye pour jouer. Et je ne me trompe pas. Deux autres Indiens, la vingtaine environ, viennent me parler. « Si tu joues, il va te demander de l’argent ».
Ils commencent à discuter avec moi, nous faisons un peu connaissance. Celui qui parle le plus s’appelle Sanji, comme dans le manga « One Piece ». C’est pour ça que je m’en souviens, l’autre c’est Sani. Grande est ma surprise lorsque j’apprends que Sanji connait Toulouse ! Enfin du moins le nom de la ville car il a une carte de France dans sa chambre étudiante. Aller en France, c’est son rêve.
… Qui sent l’arnaque
Entre autres choses il me parle d’une carte de transport pour les voyageurs étrangers qui permet de prendre le train et les transports en communs gratuitement dans toute l’Inde. Un peu comme le Japan rail pass au Japon. Il me dit qu’il y a un bureau officiel de tourisme à Mumbai. Il n’est pas loin et me propose de m’y amener. J’accepte ! Cette carte me serait bien utile, mais c’est étrange que je n’en ai pas connaissance, c’est peut être tout nouveau… (niveau de méfiance 1).
En cours de route, Sani me raconte qu’il est cireur de chaussures, et que ce n’est pas facile pour lui. En effet, il aimerait avoir une licence officielle mais il n’a pas les garanties qu’on lui demande. Et en tant que cireur « non officiel », il a une réputation de mauvais garçon. Tout ce qu’il veut, c’est gagner de l’argent pour s’en sortir. En discutant, on passe devant le musée, Sanji me dit qu’il est trop tard, que j’irai demain, qu’il vaut mieux aller au bureau officiel, bizarre… (niveau méfiance 3).
La ballade commence à s’éterniser, je demande à Sanji si c’est encore loin, il me répond à deux minutes. Nous quittons l’avenue principale et arrivons dans une petite rue où nous croisons un homme qui leur dit quelque chose, comme s’il les connaissait… (niveau de méfiance 6).
« Voilà , c’est là « . Ok donc, le truc « officiel gouvernemental » c’est un petit bureau dans une petite rue de Mumbai… Il y a bien une pancarte et toute la panoplie, mais je me souviens avoir lu, en préparant mon voyage, que beaucoup de fausses agences se font passer pour des bureaux officiels à Delhi. Ça doit être la même chose ici. Le but étant de me faire acheter une carte qui n’existe pas ou un tour du pays au prix fort. De plus, j’ai capté un petit signe entre les deux compères (niveau de méfiance 10/10 tous les voyants sont dans le rouge capitaine !).
Pas moyen que je rentre là dedans ! Je dis à mon jeune ami, que ce n’est pas un vrai bureau et que je m’en vais. Il me répond qu’il veut juste m’aider, mais je lui réponds que ça ne marche pas. Sans dec’ ! Si je n’ai pas cédé à une prostituée chinoise fort jolie, ce n’est pas deux gringalets Indiens qui vont m’avoir ! Ils n’insistent pas et me laissent partir tranquillement.
Retour à l’hôtel
Ils étaient très sympas ces deux jeunes, mais ils étaient des arnaqueurs. Je ne leur en veux même pas, la vie ne doit pas être facile pour eux, ils cherchent juste à s’en sortir. Et puis, il est vrai qu’ici je suis une personne riche à millions.
En revenant sur mes pas, je croise un homme qui dit travailler pour le Bureau officiel du tourisme. Je l’envoie bouler en lui disant que j’en reviens de son faux bureau. Il me sourit et me serre la main « ok, bye ». Tu vois, ils ne sont pas méchants. Juste un peu embêtants. Toutefois les Indiens sont très sympas avec les étrangers. Dès le premier jour j’ai senti de la bienveillance à mon égard. Toutes les personnes dont j’ai sollicité l’aide, m’ont répondu avec le sourire, d’autres m’ont parlé spontanément.
Le choc culturel
Le musée ce sera pour demain car il est vraiment trop tard maintenant. De toute façon je suis très fatigué. J’ai envie de silence et de rentrer me poser car j’en ai assez de tout ce bruit, des rues sales, des gens qui me sollicitent pour que je leur donne de l’argent et des taxis qui me hèlent. Mumbai ne me plait pas, de plus je ne m’y sens pas bien et j’ai besoin de calme et de musique. Je suis sans doute sous le coup d’un choc culturel…
À l’heure où je rédige la fin de cet article, je commence à m’adapter. Toutefois, je m’apprête à quitter cette ville qui m’étouffe, je ne suis décidément pas fait pour les grandes villes. Je pars à la découverte de la culture Indienne dans des villes plus petites ainsi qu’au travers de sites magnifiques. Souhaite-moi bon courage mon ami(e). Je te donnerai bientôt des nouvelles avec un article un peu plus fun ! (ou pas)