Voilà une petite anecdote que tu ne trouveras pas sur d’autres blogs voyage. Tout simplement parce que ce n’est pas le genre d’articles que l’on s’attend à voir sur ce type de site. Pourtant, les situations cocasses sont une partie intégrante du voyage. Pour cette raison, moi, j’ai décidé de te raconter avec Humour la proposition incandescente que l’on m’a faite !
La rencontre
Le soir où je me baladais sur le Bund à Shanghai, au moment où j’allais rentrer, je me fais aborder par une Chinoise. Elle me demande si je parle Anglais. Je lui réponds oui. Au départ, je pense qu’elle veut peut-être un renseignement ou que je la prenne en photo. En fait, elle me dit qu’elle veut juste parler avec moi. À ce moment là, dans ma tête, voilà à peu près ce qu’il se passe:
- Cerveau gauche: « C’est louche mec. C’est sans doute une pute »
- Cerveau droit: « Pfff meuh non ! regarde là, elle en a carrément pas l’air. »
Je lui demande alors pourquoi elle veut parler avec moi. Elle me répond que c’est pour améliorer son anglais, qu’elle aime parler aux étrangers. C’est une réponse que je trouve fort satisfaisante. Zut ! moi qui voulais rentrer. Mais je me dis pourquoi pas. Après tout moi aussi j’ai besoin de parfaire mon Anglais et puis en plus elle est franchement pas mal et comme le dit Jean-Claude Duce sur un malentendu, ça peut passer. Ben oui, comme tous les mâles hétérosexuels, je suis faible face à une jolie femme.
- Cerveau gauche: « Ah ! et comme par hasard ça tombe sur toi. Le gars avec son bon gros look de touriste. »
- Cerveau droit: « Bah regarde autour de toi, t’en vois d’autres toi des occidentaux qui peuvent parler anglais ? Non, il n’y a que des Chinois à première vue. »
Faisons connaissance
Nous discutons donc en marchant le long du Bund. Nous échangeons des banalités de présentations et elle commence à me parler de mon nez. Elle me dit qu’il est grand. Bah oui, les asiatiques ont des petits nez et moi j’en ai un d’occidental, et qui plus est, c’est vrai qu’il est d’un fort beau gabarit. Je suis pénard pour fumer sous la douche comme dirait Coluche.
Ce n’est pas un nez, c’est un pic, c’est un cap, que dis-je c’est une péninsule ! Mais cet appendice nasale qui siège fièrement au milieu de mon visage, me permet non seulement de respirer mais aussi de flairer les coups fourrés à des kilomètres à la ronde. Et là, je sens bien qu’elle ne veut pas juste me faire la conversation.
- Cerveau gauche: « Tu vois elle fait des allusions ! »
- Cerveau droit: « Mais n’im-por-te quoi ! Au Japon aussi on m’avait fait la remarque. Te fais pas de films comme ça. »
Au bout de cinq minutes, elle me propose d’aller boire une bière. J’active donc le mode méfiance, toutefois j’accepte parce qu’elle est sympa et marrante.
En fait là, je me dis que c’est peut être une sorte de rabatteuse, et qu’elle va m’emmener dans un coin dans le but de me faire dépouiller par des mecs patibulaires (mais presque). Rah zut ! Si jamais ça chauffe, j’essaierai de m’en sortir en distribuant quelques droites bien senties. De plus, ça me permettra de vérifier si tous les Chinois font du kung-fu.
Ou alors, elle veut me pousser à la consommation dans un bar. Pire encore, je vais me faire découper et bouffer ! En effet, j’ai vu suffisamment de films d’horreurs comme ça, pour savoir comment ça se passe. Reste à espérer que je sois celui qui s’en sorte vivant.
Il faut se méfier de ce genre de choses, ça fait partie des arnaques de voyage.
- Cerveau gauche: « Ça en est UNE je te dis ! »
- Cerveau droit: « Mais nooon, je ne vois pas où est le mal de demander d’aller boire un verre avec un parfait inconnu pour faire sa connaissance. »
Autour d’une bière
Je la suis. Elle me conduit dans une rue adjacente. Je lui demande où nous allons et elle me répond qu’elle connaît un bar pas loin. Elle me parle, mais je ne l’écoute pas vraiment, je repère la rue, j’observe ce qui se passe autour. Comme Van Damme, je suis « aware ».
Apparemment, elle n’essaie pas de me perdre dans des petites rues, nous restons sur le même grand axe. Nous arrivons au bar. Je jette un coup d’œil, ça n’a pas l’air d’un coupe gorge. De plus, Il y a des clients et pas du genre des hommes seuls avec une nana chacun. C’est bien ! Visiblement elle travaille à son compte. J’aime les professions libérales et libérées !
Je rentre avec elle, on s’installe dans une petite pièce à l’écart sur un canapé. Je commande une bière, une Heineken, une valeur sûre. Elle, elle commande je ne sais pas quoi en chinois. Le garçon revient avec ma bière, ainsi que deux verres de whisky et un plateau de fruits découpés.
Ok, donc la stratégie c’est de me faire picoler. Pas de bol, je ne bois que très peu d’alcool et je n’aime pas le whisky. Et surtout, vu la situation, il vaut mieux que je garde l’esprit clair et l’œil vif ! Je lui signale au passage que je ne paierai pas sa commande.
La proposition incandescente
Elle essaie gentiment plusieurs fois de me forcer à vider mon verre de whisky mais je refuse, en plus je n’ai même pas terminé ma bière. Puis, elle fait apporter un jeu de dés, pour jouer à un jeu à boire. Mais là, le charme ne fonctionne plus.
J’en ai assez, il n’y a plus vraiment de conversations intéressantes. En fait maintenant elle me sert des semi-remorques de compliments qui sonnent faux, et vas-y que je te donne la becquée, et voilà que je te demande de me faire un bisou. Bon, si elle me met la main au paquet, c’est moi qui lui demande de payer ! Blagues misent à part, ça devient too much et ridicule.
- Cerveau gauche: « aloooooooors ? j’ai pas raison là ? »
- Cerveau droit: « … »
Je lui dis que je finis ma bière et ensuite je m’en vais. Pendant la discussion, elle écrit un truc sur son portable, c’est un traducteur Chinois/Anglais. Je lis.
« Play with the plug»
Booooon… Je ne vois pas de prises secteur aux alentours et encore moins de playstation, dommage j’aurai bien fais une partie de Street Fighter !
Donc si j’avais un doute maintenant c’est sûr et certain: C’est une prostituée de Shanghai. Sauf qu’elle choisit son client. Eh ; quelque part c’est assez flatteur. Mouais, elle a choisi le touriste plein de fric tu me diras. Mais bon, je n’ai pas l’intention de payer pour la bagatelle, j’ai quand même ma fierté ! De plus, je n’ai surement pas assez sur moi car j’ai laissé ma liasse de billets à l’auberge.
- Cerveau gauche: « Et voilà !… »
- Cerveau droit: « Oui ben ferme la ! On s’casse ! »
La déchirante séparation
Elle me demande de l’emmener à mon hôtel. Je ne te raconte pas la tronche qu’elle a faite quand je lui ai expliqué que j’étais dans un dortoir de six personnes !
Bref, je lui dis que je ne suis pas intéressé par le service proposé, mais elle ne semble pas comprendre. Je bascule ma bière et lui dis que je m’en vais. Elle demande alors l’addition et là, elle s’attend à ce que je paye le tout ! Je dis au garçon que je ne règle que ma bière. Pas de problème pour lui.
Mais elle insiste pour que je paye ses consommations. Ah mais pas QUESTION ! Tu t’es trompé de pigeon Madame. Toutefois, je paye quand même la moitié des fruits car j’en ai mangé aussi. Il faut être réglo. Elle râle, elle ne veut pas payer pourtant je l’avais prévenu. Le garçon n’est visiblement pas de mèche avec elle et il lui dit quelque chose. Sans doute un truc du genre « laisse tomber t’as pas réussi à l’avoir, il faut que tu payes ta part. » Une fois dehors, elle me demande de la rembourser.
« Ah mais c’était un meeting tu dois payer ma part ! »
Bah ! C’est un comble ça, une prostituée chinoise qui donne une leçon de galanterie à un Français ! Bon alors déjà, le mot qu’elle aurait dû employer c’est « date » et pour finir, je n’appelle pas ça un rendez-vous mais un racket.
Après ça nous partons chacun de notre côté. Elle avait l’air très fâchée ! Ben oui, c’est ça le commerce, des fois on vend et d’autre fois on ne vend pas.
Voilà. Sacré souvenir quand même ! Remarque, Je ne suis pas sûr que c’était une prostituée car en y repensant elle ne m’a jamais parlé de tarif. C’était peut-être une nympho avide d’occidentaux et j’ai peut-être raté une belle occasion !