Tu projettes de faire le tour du monde, mais tu te demandes comment lâcher ton boulot. Eh bien sache qu’il existe plusieurs solutions pour quitter ton travail pour faire le tour du monde. Chacune a ses avantages et ses inconvénients, et c’est ce que nous allons voir dans cet article.
Cet article fait écho à celui sur comment faire le tour du monde, qui explique dans les grandes lignes comment organiser son itinéraire et créer son budget voyage. Tu ne l’as pas encore lu ? Alors, jette-toi dessus en cliquant ici.
Faire le tour du monde : quelles solutions pour quitter son travail ?
Bien sûr, je pars du principe que tu es en CDI. Si tu es intérimaire ou en CDD, la solution la plus simple est la plus intelligente consiste à faire coïncider ton départ avec ta fin de contrat.
La démission : la solution expéditive pour quitter son travail
La démission, c’est très simple. Tu dis à ton employeur : « Merci, j’ai été très heureux de travailler avec vous, mais là, c’est fini. Aurevoir », puis, tu t’en vas. Te voilà libre pour partir en tour du monde.
Les règles
Tout salarié en CDI a le droit de démissionner. Dès même la signature de son contrat. Il n’y a pas vraiment de règles imposées, la démission peut se faire à l’oral ou à l’écrit.
Toutefois, je te conseille vivement de faire les choses proprement, en commençant par une discussion orale avec ton employeur histoire de le prévenir que tu vas le quitter. Puis en envoyant un courrier recommandé avec accusé de réception.
La démission ne peut pas être refusée par l’employeur, et tu n’as pas besoin de lui dire que tu pars en tour du monde. Toutefois si tu es en bon terme avec lui, tu peux être magnanime et lui laisser un petit délai pour qu’il puisse retomber sur ses pieds. D’où l’importance de la discussion orale citée plus haut.
Il faut bien entendu respecter un délai de préavis de 1 à 3 mois selon ton contrat. L’employeur devra te payer tout ce qu’il te doit : salaire ; heures supplémentaires ; congés payés… C’est ce que l’on appelle le solde de tout compte.
Tu pars aussi avec un certificat de travail et une attestation pour pôle emploi, cependant, en tant que démissionnaire, tu n’auras droit à aucune prestation sociale.
Les avantages et inconvénients
Les plus :
- Rapide, pas besoin de négocier avec ton employeur, et tu n’es pas tributaire d’un possible refus de sa part.
- Tu es libre, ton tour du monde peut durer autant de temps que tu le veux. Aucune deadline ne te force à rentrer.
Les moins :
- Tu devras chercher un travail à ton retour.
- Pas d’indemnités.
Le congé sabbatique : Quitter son travail pour un an
Généralement, on part un an faire le tour du monde, le congé sabbatique et alors une très bonne solution pour quitter son travail.
Le congé sabbatique, et non sympathique comme certains le nomment à tort, est une suspension de ton contrat de travail. C’est un congé sans solde très long. Dans les faits et pour être simple, cela veut dire que tu fais toujours partie de l’entreprise, mais que tu ne reçois pas de salaire.
Voilà comment ça se passe : Tu fixes une date de départ et une date de retour en accord avec ton employeur. Puis tu pars faire ton tour du monde. Une fois le jour de retour dans l’entreprise arrivé, tu retrouves ton travail ainsi que ton salaire.
Sa durée est de minimum six mois et maximum onze mois. Tu entendras souvent « un an de congé sabbatique ». En fait, il s’agit bien de onze mois auxquels on additionne les congés payés légaux ce qui porte la durée à douze mois donc un an.
Les règles
Le congé sabbatique répond à des règles très strictes. Certaines peuvent varier selon la convention collective de ton secteur d’activité. Ainsi, il convient de prendre plus d’informations sur ton cas avant de te lancer, mais voici les règles qui s’appliquent en général.
Pour prétendre à un congé sabbatique, tu dois répondre à trois conditions :
- Avoir un minimum de trois ans d’ancienneté dans l’entreprise.
- Avoir travaillé au moins six ans dans ta vie en tant que salarié, mais pas obligatoirement consécutivement.
- Ne pas avoir déjà bénéficié dans les six dernières années d’un congé sabbatique, d’un congé de création d’entreprise, ou d’un congé de formation d’au moins six mois.
Si tu réunis ces trois conditions, tu as le droit de faire une demande de congé sabbatique. Pour cela, tu dois faire ta demande minimum trois mois avant ta date de départ, par lettre recommandée avec accusé de réception, ou remise en main propre avec récépissé.
Il doit être précisé dans ce courrier la date du départ et la durée exacte du congé, et donc la date de retour. Il n’est pas obligatoire de donner la raison de la demande. Toutefois, je te conseille de la donner, car la transparence donnera confiance à ton employeur.
De plus dire « je vais faire le tour du monde » ça fait rêver. Cela créera sans doute une sorte de sympathie envers toi et ton employeur sera plus enclin à t’aider à réaliser ce projet.
Du côté de l’employeur
Une fois ta demande envoyée et reçue, ton employeur a 30 jours pour répondre. Passé ce délai, la demande est considérée comme acceptée. Encore une fois, je ne saurais que te conseiller de faire preuve de tact si les choses traînent un peu, et de lui rappeler de temps en temps qu’il n’a toujours pas répondu.
Il y a trois types de réponses possibles :
- L’acceptation. Bon là tout va bien, tu tiens le bon bout !
- La demande de report. Ton employeur peut te demander de reporter la date de ton départ. Dans ce cas, il y a deux cas de figure :
- Pour les entreprises de moins de 300 salariés, le report ne peut pas excéder 9 mois.
- Pour les entreprises de plus de 300 salariés, le report peut être de maximum 6 mois.
- Le refus. Seules les entreprises de moins de 300 salariés peuvent refuser une demande de congés sabbatique. En voilà une bonne nouvelle ! Et encore, il faut que les raisons du refus soient solides, en gros il faut vraiment que tu sois indispensable et que ton départ mette la société dans la sauce… De plus, ce refus doit faire l’objet d’une consultation du comité d’entreprise.
Tu bénéficieras d’un solde de tous comptes lors de ton départ. Enfin, à ton retour l’employeur s’engage à te restituer ton poste ou équivalent ainsi que le salaire que tu avais avant de partir. De plus, tu bénéficieras d’un solde de tout compte lors de ton départ.
Les avantages et inconvénients du congé sabbatique pour quitter son emploi
Les plus
- Une fois de retour, pas la peine de chercher un travail. Et ce n’est vraiment pas négligeable, car un retour de tour du monde, ce n’est pas facile et tes finances ne seront pas vraiment au beau fixe.
- Tu gardes le même salaire.
- C’est pratiquement impossible que ta demande soit refusée.
Les moins
- Tout le monde ne peut pas y prétendre.
- Un an grand maximum, et une deadline avec une date précise pour ton retour.
- Demande une petite négociation, il vaut mieux être en bon terme avec ton employeur.
La rupture conventionnelle, l’idéal pour quitter son travail et voyager
La rupture conventionnelle c’est le « choix du roi » comme on dit. Elle consiste à mettre fin à ton contrat de travail en accord avec ton employeur. C’est une sorte de licenciement à l’amiable. Ainsi tu auras droit pour ton départ à des indemnités de licenciement et aussi aux allocations chômage.
Les règles
La rupture conventionnelle a une réglementation assez compliquée. C’est beaucoup de paperasse administrative et ça prend un peu de temps.
Du moment que tu as un CDI, tu as le droit de demander une rupture conventionnelle. Pour cela, il suffit d’envoyer un recommandé avec accusé de réception à ton employeur. Attention, cette lettre est spéciale. Elle doit contenir une demande d’entretien préalable (tu trouveras des modèles sur le net).
- Après réception de ce courrier, il va s’en suivre un ou plusieurs entretiens pour se mettre d’accord sur les conditions de rupture et le montant des indemnités de licenciement.
- Une fois un accord trouvé, une convention de rupture est rédigée et signée par les deux parties. Une période de 15 jours de droit de rétractation prend alors effet.
- Ensuite, la machine administrative se met en route. La convention est envoyée à l’administration en charge de ce type de dossier (la Direccte) et l’acceptation du dossier doit tomber sous une quinzaine de jours.
Ton employeur peut sans aucune justification rejeter ta demande de rupture conventionnelle. De plus, la Direccte peut aussi refuser la rupture ou invalider le dossier. Dans ce cas, il est possible de refaire une demande, mais il faut tout recommencer depuis le début (en commençant par le courrier recommandé).
Enfin, sache que tu n’as pas le droit de toucher l’allocation chômage pendant ton voyage. En effet, pour pouvoir toucher tes droits, tu dois être à la recherche d’un emploi. Alors, comment faire ?
Eh bien, c’est très simple. Lors de ton actualisation, il suffit de cocher la case « je ne suis pas à la recherche d’un emploi ». Cela aura pour effet de suspendre tes droits. Tu pourras les réactiver à ton retour, ils sont valables trois ans.
Les avantages et les inconvénients de la rupture conventionnelle
Bon, tu l’auras sans doute compris, la rupture conventionnelle est sans doute la meilleure solution pour quitter ton travail en vue de faire un tour du monde.
Les avantages
- Pas de date de retour. C’est la liberté !
- Tu as droit à des indemnités de licenciement qui te donneront un joli petit pécule pour ton voyage.
- Tu as droit aux allocations chômage dont tu pourras en profiter à ton retour.
Les inconvénients
- À ton retour, tu seras sans emploi, et il est probable que le salaire de ton nouvel emploi soit plus bas que celui avant ton départ.
- La rupture conventionnelle est difficile à obtenir. Il faut être en bon terme avec son employeur.
Les cas spéciaux, et autres solutions pour quitter son travail
Il existe d’autres solutions pour quitter son travail pour faire le tour du monde et aussi des cas particuliers. Je vais en aborder rapidement quelques-uns dans cette partie.
- L’abandon de poste
Ce n’est pas du tout une bonne idée, mais si tu ne supportes pas ton employeur et que tu veux lui faire un sale coup, l’abandon de poste peut être envisageable.
En gros, ça consiste à te barrer en tour du monde sans rien dire à ton patron, du jour au lendemain, tu ne vas plus travailler. Sans nouvelles de ta part, ton employeur te licenciera.
Je n’ai pas besoin de te dire que c’est très risqué. Dans ce cas-là, tu n’as droit absolument à rien et tu peux même te retrouver aux Prud’hommes.
- Le congé sans solde
C’est la solution à prendre si tu veux retrouver ton emploi après ton tour du monde, mais que tu n’es pas éligible au congé sabbatique.
- La mise en disponibilité
C’est l’équivalent du congé sabbatique, mais pour les fonctionnaires. La période de disponibilité peut durer jusqu’à trois ans et il faut demander sa réintégration trois mois avant la fin de la période.
- Tu es au chômage
Comme je l’ai déjà précisé, pour faire le tour du monde tu dois suspendre tes droits.
- Tu es entrepreneur
Bon alors là, c’est un peu, voire très compliqué. Cela dépend de ton type d’activité et de ta société. Si tu as une boutique, un garage auto ou autre, tu peux soit vendre ton activité, soit en confier la gérance à quelqu’un de confiance.
Si tu exerces une profession libérale tu peux tout simplement cesser ton activité, devenir freelance, et pourquoi pas nomade digital. Bref, il y a tellement de métiers différents qu’il est impossible de donner une solution pour chacun.
Conclusion
Voilà, de nombreuses solutions existent pour quitter ton travail pour faire le tour du monde. À mon avis le congé sabbatique et la rupture conventionnelle restent les deux meilleures avec un gros plus pour la deuxième.
Cependant, il est important d’être en bon terme avec son employeur pour choisir l’une ou l’autre de ces deux solutions. En effet, il faut garder à l’esprit que ce sont des faveurs que tu demandes à ton patron.
Donc si tu veux que les choses se déroulent vite est bien, l’entente cordiale et les compromis sont de mise. Il est probable que tu doives préparer quelques arguments pour négocier.
Toutefois, si tu optes pour une rupture conventionnelle, vu que c’est toi qui demanderas à partir, je ne pense pas que tu sois en position de force pour demander une indemnité de licenciement supérieure à ce que prévoit la loi. Mais qui sait ? L’audace peut parfois être payante.
Attention aux belles promesses en l’air et autres accords verbaux, car les mots s’envolent au moindre courant d’air. N’accorde du crédit qu’aux choses qui sont actées et signées et ne prends aucune disposition avant d’être certain que tout est en ordre.
Enfin, je ne saurais trop te conseiller de quitter ton travail « proprement » même si tu ne supportes plus ton chef et tes collègues.
Certes, c’est jouissif de se dire « avant de partir, je vais leur dire leurs quatre vérités », mais n’oublies pas qu’un jour l’autre tu rentreras de voyage et tu seras fort probablement de nouveau sur le marché du travail.
Tu auras peut-être besoin de recommandation, ou de ton réseau… Bref, il serait dommage que tes frasques de départ te portent préjudice.