À l’heure où le voyage se démocratise de plus en plus et que le tourisme tend à devenir un produit de consommation de masse (si ce n’est pas déjà le cas), il est sans doute judicieux de se demander quel impact nous avons en tant que voyageurs sur l’environnement, et surtout, comment le réduire. Le voyage est-il compatible avec une approche écologique ? Comment faire pour voyager en étant écoresponsable ? Nous allons aussi voir dans cet article que l’écotourisme ce n’est pas seulement une histoire de pollution.

Pourquoi voyager écoresponsable ?

L’impact du tourisme sur l’environnement

Le tourisme est aujourd’hui le troisième secteur économique mondial et équivaut à 10 % du PIB mondial. Ainsi, même s’il est un atout économique indéniable pour tous les pays, il faut reconnaître qu’il est aussi un fléau pour l’environnement. En 2018, on ne comptait pas moins 1,4 milliard de voyageurs (selon l’organisation mondiale du tourisme), ce qui est encore plus hallucinant, c’est que ce nombre était en fait la prévision pour 2020 ! Eh oui, le secteur connaît une telle croissance exponentielle, que l’estimation a été atteinte deux ans avant.

Il est bien évident que ce nombre grandissant de globe-trotteurs a forcément une conséquence sur l’environnement et la nature. Plus de personnes qui voyagent, ça signifie plus de gaz à effet de serre produits par leurs déplacements, plus de déchets générés, ainsi que plus de constructions et de destructions d’espaces naturels pour les accueillir. Sans oublier la menace que cela représente pour la biodiversité de certains écosystèmes fragiles.

Le plus gros point noir de cette expansion du tourisme est sans doute les déchets. Lors de mes voyages, j’ai souvent observé ce problème. Ils sont omniprésents, il y en a partout même dans les coins les plus reculés du monde ou les sites protégés. Par exemple, le sable du désert du Wadi Rum en Jordanie est parsemé de déchets. Les populations locales des pays en voie de développement ont déjà du mal à gérer les déchets qu’elles produisent ; alors si les touristes en rajoutent, on ne s’en sort plus.

écotourisme

Pourquoi faut-il voyager écoresponsable ?

« Si tout est détruit, il n’y aura plus rien à voir ». Voici comment je pourrais résumer la réponse à cette question en une phrase et avec mes mots. En effet, il est important de préserver la nature et d’avoir une démarche écologique pendant nos voyages, car si nous voyageons c’est avant tout pour découvrir des beaux paysages sculptés par la nature, des vestiges issus de peuples aujourd’hui dispaus, mais aussi pour découvrir des modes de vie authentiques différents du nôtre.

Si nous n’y prenons pas garde et que ne nous n’adoptons pas de bonnes pratiques, cette affluence toujours grandissante de voyageurs, détériorera et fera disparaître de nombreux sites naturels et culturels. Ils seront remplacés par des montagnes de déchets et la faune et flore locale disparaîtront à leur tour. Au final, la beauté de notre monde, ce que la nature a fait de plus incroyable, aura été détruite par notre volonté de la découvrir. Triste ironie n’est-ce pas ?

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Comment voyager en étant écoresponsable ?

Voyager écoresponsable, c’est faire plein de petites actions au quotidien, c’est exactement comme avoir une conscience écologique chez soi. Personne n’est irréprochable et chacun fait ce qu’il peut selon ses moyens. C’est l’histoire du petit colibri qui essaie d’éteindre un feu de forêt en crachant un peu d’eau sur les flammes, et quand le guépard lui dit « ça ne sert à rien », il répond « je fais ma part, comme tout le monde ».

Cependant, réduire son impact sur l’environnement n’est pas la seule facette du tourisme écoresponsable. En effet, si le préfixe « éco » vient du mot écologie, il pourrait tout aussi bien signifier « économie ». Car oui, voyager responsable c’est aussi se soucier de l’économie des pays qui nous accueilles.

Bien choisir ses transports

L’écotourisme, ça passe bien entendu par la réduction des gaz à effet de serre. Bon, on ne va pas se mentir, du moment que tu prends l’avion, ton bilan carbone, il est plié… La conduite « extrême » à tenir serait donc de se déplacer uniquement à la force de ses muscles ou de la nature (éolien, solaire). Certains le font et l’ont fait comme Mike Horn dans son aventure « Latitude 0 ». Mais nous allons rester dans une attitude de déplacement en voyage « normale ».

Une fois arrivé sur le territoire désiré, pour se déplacer et réduire les émissions de CO2 il vaut mieux éviter de prendre des vols nationaux. Il faut plutôt choisir le train qui est le moyen de transport le moins polluant, le bus, le stop, ou encore mieux le vélo et la marche. Toutefois, rien n’est parfait, en effet, dans les bus long-courriers, les chauffeurs de bus ont tendance à mettre la climatisation à fond…

Par exemple pour mon propre cas, quand j’arrive à la gare routière d’une ville, si la distance ne dépasse pas les 5 kilomètres, je me rends à mon hôtel à pied (sauf la nuit). Certes, ça demande de l’énergie, mais mon portefeuille et la planète m’en remercient.

Gérer et réduire ses déchets

C’est la base pour voyager écoresponsable. Pour commencer il faut partir léger, évite d’amener avec toi des choses inutiles, privilégie les savons et les shampoings solides et si possible fabriqués avec des matières non polluantes. Évite aussi les emballages inutiles.

Dans la mesure du possible, il faut trier ses déchets, certes ce n’est pas possible partout dans le monde, mais de plus en plus de pays s’y mettent. En randonnée, sur la plage ou en forêt garde tes déchets avec toi. Utilise du tissu plutôt que du papier essuie-tout ou des mouchoirs en papier. Bref, il faut tout simplement éviter tout ce qui n’est pas écologique et respectueux de l’environnement.

Utilise une gourde ! Toutefois, j’émets une réserve sur cette solution : Si c’est pour la remplir avec de l’eau en bouteille, ce n’est pas très futé… Pour ma part, je préfère m’en passer et utiliser directement une bouteille plastique. En effet dans beaucoup de pays il est rare que l’eau du robinet soit potable, certes il existe aussi des gourdes filtrantes qui filtrent absolument tout, mais j’avoue ne pas avoir confiance. Tant que je n’aurais pas vu un mec boire l’eau du Gange avec, je ne serais pas convaincu.

Sélectionner son hébergement

Je vais être franc, si ton truc ce sont les hôtels de luxe et le confort, c’est mort… D’ailleurs, cet article s’adresse surtout à des voyageurs backpackers, dont le style de voyage est bien plus facilement compatible avec un mode de tourisme écoresponsable. Généralement, les hébergements qui consomment le moins et ont une empreinte carbone réduite sont aussi les moins chers. Ça, c’est cool !

Donc, go dans les auberges de jeunesse ! Il faut éviter comme la peste les hôtels qui font tourner la climatisation à fond toute la journée. Éteins les lumières qui restent allumées dans la chambre ou le dortoir. N’utilise pas la serviette de l’hôtel si tu en as une. Ça évitera qu’ils aient à la laver. Dans les pays où il fait chaud, tu n’as pas besoin d’utiliser l’eau chaude, de toute façon généralement, elle n’y en a pas. Sinon il y a aussi la solution de loger chez l’habitant ou encore le couchsurfing.

Bref, c’est tout simple et normalement, tu appliques déjà tout ça chez toi.

Protéger la faune, la flore et leurs milieux naturels

Admirer des sublimes paysages, découvrir des plages merveilleuses, arpenter la forêt Amazonienne ou encore faire du snorkeling au milieu des poissons et des coraux. Voici le genre de choses qui pour moi, font toute la magie du voyage. Alors il faut tout faire pour préserver la beauté de la nature. Ici encore les règles sont très simples :

  • Ne pas utiliser de crème solaire. Parce que ça pollue l’eau douce, mais aussi les océans et ça détruit la faune et la flore aquatique. Bon, il en existe des « respectueuses de l’environnement » à ce qu’il parait…
  • Ne pas donner à manger aux animaux sauvages. Eh oui, déjà parce que tu peux les rendre malades (beaucoup de gens donnent des sucreries !), mais aussi parce que ça perturbe l’écosystème et la chaîne alimentaire. De plus à terme ils peuvent devenir agressifs envers l’homme pour obtenir de la nourriture.
  • Ne pas caresser les animaux sauvages, car leurs congénères sentiront ton odeur et les excluront du groupe.
  • Fuir l’exploitation animale. Je parle de ses endroits qui font leur beurre sur le dos d’animaux maltraités et malheureux. Les cirques, les fermes à éléphants en Inde, les parcs à tigres en Thaïlande, les Marinlands… Pour les randonnées à cheval (ou autre animal), c’est différent, mais il faut rester vigilant au traitement des animaux. Quoique j’ai beaucoup de peine quand je vois une Américaine obèse sur le dos d’un cheval…
  • Ne pas cueillir, couper, ramasser des plantes ou des minéraux. Pour ne pas endommager l’écosystème et surtout éviter de ramener des virus ou microbes inconnus chez toi.
  • Ne pas faire ses besoins n’importe où et n’importe comment. Eh oui, c’est important ! Pour plus d’informations, je te conseille le livre « Comment chier dans le bois ?« .
  • Éviter de faire trop de bruit quand tu te déplaces dans une zone sauvage, histoire d’éviter de traumatiser les pauvres bêtes ou de les déranger.
  • Ne pas acheter d’animaux, car ça encourage le braconnage.

Faire prospérer l’économie locale, c’est aussi voyager écoresponsable

Il est bien là le point positif du tourisme. C’est de faire fonctionner l’économie locale. Toutefois pour bien faire et éviter les dérives il y a des petites choses à faire.

  • Manger local. Si tu prépares toi-même tes repas, fais tes courses au marché du coin plutôt que dans les grandes surfaces. D’ailleurs, il arrive aussi que tu puisses manger directement sur le marché. On te fait la cuisine sur place, c’est direct du producteur au consommateur. J’ai un excellent souvenir d’une truite grillée, préparée sur un marché au Pérou. En plus, ce n’est vraiment pas cher. Si tu vas au restaurant, choisis plutôt des établissements hors du centre-ville. Bien entendu, laisse tomber le McDo, Burger King et autres franchises infâmes.
  • Si tu veux ramener des souvenirs, c’est la même chose. Achète à des petits artisans plutôt que dans des boutiques en villes.
  • Ne marchande pas. Sauf si le prix est vraiment excessif. S’il est juste, ne cherche pas à vouloir le faire descendre juste pour payer moins cher. Te viendrait-il à l’idée de négocier ton plat au restaurant en France ?
  • Attention au pourboire. Certes, il faut donner, mais surtout il ne faut pas trop donner, car c’est en fait une mauvaise pratique qui incite le local à vivre au-dessus de ses moyens et à demander toujours plus.
  • Ne pas donner aux mendiants. C’est triste je sais, surtout lorsque ce sont des enfants. Mais donner les conduit à adopter un comportement attentiste, et ils ne cherchent pas à faire autre chose. Alors oui je sais bien qu’ils n’ont pas vraiment d’autres solutions… Si tu veux faire preuve de générosité, choisis plutôt de donner à une ONG ou une association locale.

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Choisir l’écotourisme pour voyager écoresponsable

L’écotourisme est un concept qui est en train de se développer, il s’agit d’un tourisme plus vert, plus soucieux de l’écologie. Il est fondé sur la préservation de la nature et l’argent qui rentre est réinvesti dans des projets de conservation. De plus en plus de pays mettent en place des systèmes pour minimiser l’impact des voyageurs sur l’environnement. Le Costa Rica par exemple est un des pionniers de ce nouveau mode de voyage. Des agences comme Ecovoyageurs.com font maintenant leur apparition et proposent des séjours écoresponsables, avec des hébergements écologiques et chez l’habitant.

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Pour conclure, je dirais que voyager écoresponsable n’est pas si compliqué que ça au fond. Il s’agit juste de faire les petits gestes quotidiens que l’on fait déjà tous (normalement) et d’avoir un peu de bon sens. Même si l’on ne pas avoir une pratique du voyage 100 % écologique, il est important pour la conservation du patrimoine naturel mondial que nous réduisions l’impact du tourisme sur l’environnement.


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Génial, à bientôt pour de superbes aventures!

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