Je reviens d’un séjour en Amazonie, en effet j’ai passé cinq jours à explorer la forêt Amazonienne. Un peu moins d’une semaine à vivre loin de la civilisation moderne au bord de l’Amazone au milieu des arbres et des bruits de la forêt. Allez hop, je t’emmène à la découverte du poumon de la planète.

Manaus : Porte d’entrée de l’Amazonie Brésilienne

Au Brésil, la grande porte d’entrée de la forêt Amazonienne pour les touristes c’est Manaus. Une ville sans grands intérêts si ce n’est peut-être le théâtre Amazonas qui de par son architecture se détache du reste de la ville qui est bien grise et parsemée de vieilles tours d’immeubles moches et délabrées. Donc si je suis ici ce n’est pas vraiment pour faire du tourisme « citadin », mais plutôt pour me lancer dans l’aventure de l’exploration de la forêt Amazonienne.

Manaus

Bref, je trouve une agence pour m’inscrire à un tour guidé dans la forêt. En moins de cinq minutes, mon interlocuteur me vend du rêve en palette à grand renfort de photos.

« Tu vas voir des dauphins roses, des paresseux, pécher, dormir dans la jungle… »

Bon, le mec n’a pas vraiment besoin de faire son commercial. C’était déjà vendu au moment où je suis rentré dans l’agence. Je signe pour un tour de cinq jours !

Premier jour en Amazonie

La rencontre des eaux

Direction la lodge de l’agence située au bord du rio negro. Ça commence par une petite traversée en bateau avec un arrêt au niveau de la spectaculaire « rencontre des eaux« . Sur des dizaines de kilomètres, deux fleuves de l’Amazonie, le rio Negro et le rio Solimoes refusent catégoriquement de se mélanger. Ils sont comme l’huile et l’eau. La démarcation entre les deux cours d’eau de couleurs différentes est réellement visible !

Cette hétérogénéité est due à une différence de pH, de température et de composition de l’eau. C’est incroyable. Plus tard, ils finiront par se mélanger pour former finalement l’Amazone.

Partage des eaux

La lodge au cœur de l’Amazonie

Ensuite, c’est environ deux heures de route en van. Puis, embarquement sur une grande pirogue à moteur qui me mène finalement au camp. Il est fait de petites maisons sur pilotis au bord de l’eau comme dans la pampa en Bolivie. Je suis avec un couple de Portugais. Le guide s’appelle Léonardo, que je nommerai ici Léo pour faire plus court. C’est un jeune de pas plus de dix-huit ans, mais avec déjà une solide expérience de l’Amazonie, car c’est un natif du coin. Il restera mon guide durant les cinq jours.

Amazonie camp

Amazonie lodge

Pêche au piranha

L’après-midi, c’est activité pêche au piranha pour donner aux touristes le gout de l’exotisme. Alors qu’en Bolivie j’étais revenu bredouille, ici j’en prends un que je mangerai le soir au dîner. Mais en fait, il n’y a rien à manger sur un piranha, à part des arêtes…

Amazonie piranha

Coucher de soleil en Amazonie

Ensuite, nous partons voir le coucher de soleil sur l’eau, puis nous rentrons au camp pour le dîner.

Amazonie coucher de soleil

Le repas se déroule en compagnie d’une armée de moustiques et est rythmé par les claques visant à anéantir ces invités inopportuns.

La chasse au caïman

Notre repas terminé, nous partons à la chasse au petit caïman. La nuit, ils se cachent dans les hautes herbes qui poussent dans l’eau sur le bord des rives. Je peux admirer les talents de Léo qui scrute, à l’aide de sa lampe frontale, les berges pour les repérer. Quand il en voit un, il se couche à plat ventre sur l’avant de la pirogue et pagaye silencieusement de la main gauche dans le but de se rapprocher lentement de sa proie.

Une fois, la bestiole proche, d’un geste vif il plonge rapidement sa main droite dans l’eau pour l’attraper. Mais ce n’est pas si facile, car les bêtes sont aussi vives que le chasseur. Il rate plusieurs tentatives. Finalement, il arrive à en attraper un.

Le petit animal fait une cinquantaine de centimètres. Il est presque mignon, mais il a déjà de sacrées petites dents et surtout ce regard froid qui semble me dire: « Si je faisais un mètre de plus tu ferais moins le mariole ! » Après une petite séance photo, nous relâchons l’animal dans l’eau où il restera immobile une bonne trentaine de secondes avant de prendre la fuite.

Caïman

Deuxième jour en forêt Amazonienne 

Lever de soleil sur l’Amazone

Ce matin, le réveil sonne à cinq heures pour aller voir le lever du soleil sur le fleuve.

Amazonie lever de soleil

Excursion dans la forêt

Puis après le petit déjeuner, nous nous mettons en route pour une marche dans la forêt Amazonienne à la découverte de ses secrets. On commence par un répulsif naturel contre les moustiques qui sont nombreux ici: Des petites fourmis ! Il faut poser sa main sur la fourmilière. En deux secondes, elle est recouverte de fourmis, ensuite il faut les écraser en les étalant sur la peau. Le seul petit problème c’est qu’en fait il y en a aussi par terre. Alors elles grimpent dans mon pantalon! Pour le coup, ça gratte pas mal !

Fourmis

Entre autres divers plantes et arbres dont il nous explique l’utilité, Léo nous fait sortir une tarentule de son trou en agitant une petite feuille au bout d’un bâton devant son terrier. L’arachnide attaque immédiatement par un petit bond fulgurant ce qu’elle pense être une proie. Elle est d’une bonne taille, le genre de bestiole que tu n’as pas envie de voir au plafond au-dessus de ton lit.

Amazonie tarentule

À la recherche du paresseux

L’après-midi, je suis seul avec Léo, car le couple est reparti. Il m’amène voir le paresseux, ce fameux animal qui vit au ralenti dans les arbres au-dessus de l’eau. Nous passons une bonne partie de l’après-midi à en chercher un. Mais finalement, mon jeune guide en repère un sur la cime d’un arbre. De moi-même, je ne l’aurais jamais vu, et encore, même en me le montrant, j’ai du mal à le distinguer. Le pelage de l’animal se confond avec l’écorce des arbres, de plus il est immobile.

Léo me pose une question, je pense qu’il me demande si je le vois, je lui réponds oui. Il commence alors à grimper à l’arbre ! En fait, il me demandait si je voulais qu’il aille le chercher. La réponse aurait été non si j’avais compris la question… Mais bon, il est parti et grimpe très haut dans l’arbre avec une dextérité incroyable. Au bout d’une bonne quinzaine de minutes, il me ramène le petit animal.

Leo arbre

Il le transporte dans son t-shirt qu’il a noué pour en faire un sac. Lorsqu’il l’ouvre, je découvre le visage de la petite bête qui transpire l’innocence et l’absence totale de méchanceté. Ses petits yeux attendrissants croisent mon regard. Il semble me demander de ne pas lui faire de mal. J’ai alors un peu de peine pour lui qui doit être en train de vivre la pire expérience de sa vie en Amazonie. Il pense surement vivre ses derniers instants. Léo me le passe et je le prends dans mes bras en faisant attention à ses griffes démesurées, il fait la taille d’un gros chat.

Amazonie paresseux

Troisième jour

La pêche au harpon

Ce matin Léo me montre l’autre façon de pêcher en Amazonie: Le harpon. Muni de deux javelines trident aux pointes acérées et d’un arc, il traque les poissons qui traînent à la surface de l’eau. C’est vraiment très difficile. Déjà, il faut trouver un poisson. Ensuite, il doit s’approcher sans bruit et sans faire trop de vagues dans le but ne pas le faire fuir. Enfin, il faut décocher sa flèche sans rater sa proie.

arc

J’admire mon guide à l’œuvre qui fait preuve d’une technique et d’une patience incroyable. Mais malgré toute son expertise, sa pêche est infructueuse. Nous rentrons au bout de deux heures. Mais il fait un dernier arrêt autour des petites îles de feuillage non loin du camp. Il repère un poisson, s’approche lentement, se saisit du harpon, et d’un geste vif et précis, il le lance en direction de la cible. Cette fois, c’est gagné ! La pauvre bête est empalée. C’est un petit poisson, mais franchement chapeau, il faut le faire !

Poisson

Une nuit dans la forêt Amazonienne

L’après-midi, c’est direction le cœur de la forêt, car ce soir je dors en pleine nature. Cette fois, je suis en compagnie de Fabienne, Christian et Marylou, qui sont arrivés sur le camp un jour après moi. Nadège et Christian sont de Lyon et Marylou, la fille de Fabienne, vit au Brésil. À partir de maintenant, je ferai mes excursions avec eux. Je ne m’en plein pas, ils sont très sympas et Marylou parle couramment le portugais, ça va me simplifier les choses!

Nous arrivons sur le camp en pleine jungle. Je déchante vite, car en fait nous sommes dix plus trois guides ! Au revoir l’expérience tranquille en solitaire… Nous aurions été seulement quatre, ça aurait été très bien. Les autres sont des Brésiliens qui ne semblent pas vraiment être façonnés pour l’aventure… Les hamacs s’entassent sous une bâche soutenue par des rondins de bois, la nuit sera au coude à coude.

Amazonie forêt

Amazonie hamac

Bon, tant pis pour la tranquillité. Toutefois, ils partent à la pêche au piranha pendant que nous restons sur le camp. Pour m’occuper en attendant la nuit et le repas, je me taille une cuillère dans du bois. J’ai vu Léo le faire alors je me suis dit que j’allais l’imiter. Le résultat n’est pas trop mal pour une première fois. Elle est peut-être moins jolie que celle de mon guide, mais au moins je l’ai faite moi-même, ainsi le repas n’en sera que plus savoureux !

cuillères

À droite, ma création

Les Brésiliens reviennent et une fois le repas prêt nous dînons. Au menu: Riz et spaghetti (froids) et poulet cuit au feu de bois et découpé à la machette sur un lit de feuilles. Après le repas, les Brésiliens partent à la chasse aux caïmans. Avec mes nouveaux amis, nous restons au camp et buvons de la caïpirinha. Un cocktail à base de cachaça.

C’est alors que les autres reviennent avec leur guide qui ramène un caïman d’un fort beau gabarit. En tout cas plus grand que celui que j’ai vu il y a quelques jours. C’est déjà un peu plus impressionnant!

Amazonie caïman

Jour quatre

Le lendemain matin, réveil au son de l’Amazonie. J’ai bien dormi malgré quelques moustiques en mode commando qui ont réussi à rentrer dans la moustiquaire.

Rencontre avec un habitant d’Amazonie

Ce matin avec mes trois nouveaux amis, nous allons à la rencontre d’un habitant local qui vit sur les bords de l’Amazone dans une cabane en bois. Quand nous arrivons, le propriétaire n’est pas là, nous nous faisons alors des peintures sur le visage à base de graines colorées. Bon d’après moi, ça n’a rien de traditionnel. C’est un truc que font faire les guides aux touristes manière de se moquer d’eux! genre: « Pppffff regarde-moi celui-là comme il a l’air trop stupide, LOL ». Mais bon, c’est rigolo quand même.

Maquillage

Le propriétaire arrive, c’est un homme d’une soixantaine d’années qui se marre tout le temps. À chaque fois que Marylou lui pose une question, il se fend la gueule. Petite anecdote rigolote quand elle lui demande où et comment il s’approvisionne:

Lui : Ben, je pêche…

Elle : Ah oui, et le shampoing là, tu le pêches aussi ? (elle mime un pécheur qui relève sa canne)  » Oh tiens, super du shampoing ! »

Le mec se marre et nous autres aussi !

J’apprends aussi une chose très intéressante. L’Amazonie est en fait un territoire libre qui n’appartient à personne, même pas à l’état. Ce qui veut dire que tu peux t’installer là sans rien demander ni devoir à personne. Tu te prends une petite parcelle. Tu construis ta cabane et voilà… Il est possible de s’enregistrer auprès d’un organisme, mais ce n’est pas obligatoire. Bref, la plupart des gens qui vivent ici n’ont pas de titre de propriété.

Qui vient s’installer avec moi ?! Bon, il faut aimer les grosses chaleurs et les moustiques. Mais à part ça, c’est la liberté totale.

Ensuite, nous allons derrière la maison pour récupérer une grande grappe de fruits: L’açaï. La grappe pousse en haut d’un palmier au tronc lisse et vertical. Il faut donc grimper et c’est Léo qui s’y colle. Il monte au sommet de l’arbre par des petits bonds successifs à une vitesse hallucinante, ça parait tellement simple. Quand il redescend, j’essaye la technique.

En fait, c’est la deuxième fois que j’essaye ça. La première c’était au Venezuela et je n’avais pas dépassé les cinquante centimètres. Ce coup si je m’acharne, et finalement, j’arrive bien à… Houlà, au moins un mètre du sol, mais j’ai bien galéré!

Monter arbre

Ensuite, nous préparons une boisson. Il faut faire tremper les fruits dans de l’eau tiède pour séparer la fine pellicule qui entoure le fruit, seule chose qu’on garde, puis on filtre et l’on boit ça avec du sucre, beaucoup de sucre, parce que pur, ce n’est franchement pas bon !

Amazonie açai

À la recherche du paresseux 2

L’après-midi, je pars à nouveau à la recherche d’un paresseux, mais cette fois avec mes compagnons d’aventure qui n’en ont pas encore vu. Les guides nous dénichent une mère et son petit. C’est encore Léo qui grimpe à l’arbre pour la déloger.

Mais elle ne se laisse pas faire. Malgré son « deux de tension », elle cherche à fuir et se défend vigoureusement. C’est normal, elle protège son petit. Ça me fait encore plus de peine qu’il y a deux jours. Une fois sur le bateau la pauvre bête terrorisée fait un « pipi de la peur » et reste prostrée sur le bord de la pirogue, quelle tristesse… nous prenons vite quelques photos et la relâchons.

Bébé paresseux

Jour cinq

Ce matin, nous allons voir comment se transforme le manioc pour être comestible. Le manioc en Amazonie, c’est comme une pomme de terre en France. Ça pousse sous la terre et à l’autre bout il y a une grande plante. Il y en a plusieurs sortes et celui-ci est toxique. Donc avant de le consommer il faut le préparer.

Tout d’abord, ils le font tremper puis le râpent. Ensuite, ils pressent la pâte obtenue pour en faire sortir l’eau et la toxine, puis il est tamisé pour enlever les résidus de fibre, et enfin il est cuit dans une sorte de grande poêle à paella géante.

Manioc pate

Manioc

Cuisson manioc

L’après-midi, nous rentrons à Manaus, la partie en pirogue se fera sous une pluie battante: c’est l’Amazonie qui est triste de nous voir partir… Arrivés à Manaus, nous nous disons au revoir devant mon auberge.


Et voilà. Ces cinq jours en Amazonie étaient bien cool. Mais je regrette cet aspect « je déloge un animal sauvage pour le mettre dans les mains du touriste ». Même si c’est sympa de les tenir, je préfère observer les animaux sauvages de loin ou les laisser venir par eux même, et tant pis si je n’ai pas de bonnes photos. De plus, je pensais voir plus d’animaux, pas des gros, mais des insectes, des serpents, des reptiles…

Mais les bestioles se planquent bien. Quoi qu’il en soit si tu n’as jamais fait ce genre de truc en forêt Amazonienne, je te conseille vivement d’essayer, car c’est une expérience inoubliable ! Pour moi, c’était la troisième fois et pour la prochaine j’aimerais faire un truc un peu plus type formation. Être acteur plus que spectateur, faire de l’itinérance dans la forêt. Genre un truc de survie, mais encadré bien sûr.


panorama acceuil

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Génial, à bientôt pour de superbes aventures!

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