Je te ponds aujourd’hui un petit article sur la suite de mon séjour sur Ilha grande. Ce n’était pas prévu, mais comme j’ai eu des petites péripéties assez rigolotes (ou pas), j’ai sauté sur mon clavier pour te raconter ma vie (passionnante ?). De toute façon, je ne peux pas faire grand-chose d’autre, car je ne peux plus marcher. Et tu vas savoir pourquoi en lisant la suite…

Pico do papagaio : Le sommet de Ilha grande

Ces derniers jours, j’ai continué à explorer ce petit paradis de long en large. J’ai fait entre autres une petite randonnée qui mène au sommet du Pico do papagaio (pic du perroquet) qui donne une vue panoramique incroyable de l’île. Sur le chemin, je croise Florence, une Française qui vit en Argentine. Enfin ça, au début je ne le savais pas…

Elle s’adresse à moi en espagnol, et m’explique qu’elle est perdue et qu’un peu plus loin de là où nous sommes, elle ne trouve pas le sentier. Je lui réponds que nous n’avons qu’à aller le chercher ensemble. En lui parlant, je remarque qu’elle change les « ya et ka » en « sha », une petite particularité qu’ont les Argentins. Du coup, je lui demande si elle est d’Argentine, c’est alors qu’elle me dit qu’elle est Française.

« Ah !? Moi aussi, bon, parlons français alors »

Finalement, nous trouvons le sentier qui, effectivement, n’est pas super bien indiqué ni même vraiment visible. On se plante encore quelques fois de chemin, mais finalement nous arrivons au sommet. Ça valait le coup de se perdre un peu, car la vue est superbe.

Ilha grande vue

Nous redescendons ensuite ensemble et nous séparons une fois arrivés au village. Une personne de plus à ajouter à la longue liste des gens avec qui j’ai partagé un peu de temps et un petit bout de voyage.

Lagoa Azul

Je suis aussi allé voir le lagoa azul (lagon bleu). Il m’a fallu une bonne grosse journée de marche pour faire l’aller-retour, environ neuf heures à crapahuter entre plages et forêt tropicale. Je pense être le seul fou furieux à m’y rendre à pied. Généralement, les gens prennent le bateau taxi. Mais bon, moi je suis un dingue dans ma tête, les kilomètres ne me font pas peur et mon portefeuille m’en remercie.

Avant d’arriver à destination, j’ai traversé pas mal de plages désertes et d’autres plus touristiques. Je te mets juste quelques photos, par ce que je pense que niveau plage il y a ce qu’il faut dans le premier article. Je n’ai pas envie que ça devienne redondant.

Plage

Ilha grande bateau

Puis j’arrive finalement à la lagoa azul qui porte bien son nom.

Ilha grande lagoa azul

Je pique une tête dans cette eau magnifique, puis je repars. J’arrive sur les rotules à Vila do Abraão juste avant le coucher du soleil. Je suis crevé, mais ça en valait encore une fois le coup.

Kayak et snorkeling : La journée du guerrier

J’ai cherché quelques infos pour faire du snorkeling à Ilha grande et surprise, il y a un spot à la Lagoa azul. Je décide alors de faire d’une pierre deux coups en y allant en kayak de location pour la journée. Je loue aussi palmes, masque et tuba.

En kayak

Le loueur de kayak parle seulement portugais, on ne se comprend pas vraiment, mais on se comprend. Le mec a l’air d’un doux dingue, le genre un peu allumé/illuminé/survolté tu vois… Il a une attitude un peu bizarre, mais rigolote, genre Jack Sparrow. Il a un sifflet autour du cou et quand il veut me dire un truc il siffle dedans en faisant des gestes. Avant de partir, il me montre comment pagayer avec un sifflement qui me vrille les tympans à chaque coup de pagaie. Vraiment c’est un personnage à part ! J’ai partagé juste cinq minutes avec lui, mais il reste gravé dans ma mémoire.

Bon, ce n’est pas la première fois que je fais du kayak, et s’il y a un truc que je sais, c’est qu’il faut partir direct en maillot de bain, car on se retrouve vite trempé. Et pourtant, non non, moi je pars comme ça, le maillot de bain dans le sac à dos, et une petite sacoche étanche pour le portable. Ça ne rate pas. Deux minutes après être parti je suis déjà mouillé et j’ai les fesses dans flotte qui coule dans le bateau.

Je décide donc d’accoster sur une petite île pour me changer. Au moment de descendre, bim je tombe dans l’eau ! Voilà, mes habits sont définitivement trempés, et les billets que j’avais dans la poche aussi (ah bravo)… La journée commence bien ! Une fois changé je repars. Je pagaie environ deux heures avant de me poser sur une petite plage pour me reposer, puis je reprends la mer.

Il me faudra encore une heure pour arriver à destination. J’ai un peu mal aux bras, mais ce n’est pas grave maintenant, je vais bosser mes jambes. Je pose mon kayak sur une petite portion de sable entre les rochers, je chausse mes palmes, enfile mon masque et plouf !

Le snorkeling à Ilha grande

Je suis un peu déçu par ce que je vois, niveau spot de snorkeling, j’ai fait mieux. L’eau n’est pas super claire et la diversité n’est pas vraiment au rendez-vous. Toutefois, je croise un poisson qui déploie des sortes d’ailes bleues pour s’enfuir plus rapidement. Il est très beau ! Je te mets même une vidéo.

poisson

Lorsque je retourne au kayak, je me rends compte que la marée monte et qu’il est en train de se faire la malle, coup de bol, j’ai une cordelette dans le sac pour l’amarrer à un rocher.

Ilha grande kayak

Comme je veux faire une autre plongée, je reste là et j’en profite pour faire sécher mes affaires et mes billets que j’étale sur les rochers puis je retourne à l’eau. Rien de bien extraordinaire à part une étoile de mer. Bon pas vraiment génial le snorkeling à Ilha grande.

etoile

L’accident

Puis arrive le moment du départ, et l… c’est le drame. Je glisse sur un rocher plein de coquillages bien coupants en allant sur le kayak. Je tombe à nouveau à l’eau. Dommage, mes affaires étaient sèches ! Mais surtout, j’ai le pied droit qui pisse le sang. Trois belles entailles me décorent la plante du pied. Je me hisse tant bien que mal sur le bateau en balançant des jurons à tout va entre deux râles exprimant ma douleur.

En plus avec l’eau salée, ça pique épais. Je me fais un bandage de fortune avec mon paréo puis, je me mets en route pour trois heures de retour pagaie en main. La douleur au pied est lancinante, mais je n’ai pas le choix il faut renter… Au bout de deux heures, l’air de rien je suis bien crevé, j’avance bien moins vite qu’à l’aller. Je m’arrête de nouveau sur une plage pour vider l’eau qui est rentrée dans le kayak.

Bien entendu, avec la blessure je ne tiens pratiquement plus debout donc je tombe encore dans la flotte. C’est officiel : j’en ai copieusement ras le bol. Mais bon, je dois continuer, car il faut rentrer avant la nuit. Une seule idée tourne dans ma tête : Me soigner. Désinfecter la plaie, et me bander le pied. Ça serait couillon de chopper une infection avant la fin du voyage !

Je pagaie dur, je souque ferme, mais j’ai l’impression de ne pas avancer, c’est blasant ! C’est alors que l’idée de faire du bateau-stop me vient. Le prochain (petit) bateau qui passe, je lui demande un coup de main.

J’en vois un arriver quelques minutes plus tard. Je lui lance alors des SOS en agitant les bras tel un naufragé désespéré. Il s’arrête, je lui demande s’il peut me ramener au village. Il me dit 30 real -P’tain le salop ! – Bon, je n’ai pas trop le choix, je paye. Je lui jette ma cordelette, il l’attache au bateau et me tracte. Un quart d’heure plus tard me voilà rentrant à l’auberge au ralenti et en boitant tel un infirme vétéran de guerre. Une fois le pied à peu près soigné voilà ce que ça donne :

Pied


Voilà, fin de cette deuxième et dernière partie sur Ilha Grande. Je reste encore quelques jours ici avant de partir dix jours en forêt Amazonienne. De quoi prendre encore un peu le soleil sur la plage et cicatriser !


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