J’ai passé trois jours dans la pampa bolivienne. En Queshua ça veut dire « plaine ». Enfin, eux appellent ça la plaine, moi, j’appelle ça la mangrove, car c’est la forêt, mais dans l’eau. Aujourd’hui, je te raconte mon petit séjour au cœur de l’Amazonie dans le parc national Madidi. C’est parti pour un épisode de trente millions d’amis à la sauce sauvage avec des singes, des caïmans et des dauphins roses.

Rurrenabaque

Tout commence à Rurrenabaque, petite ville tranquille servant de porte d’entrée pour les excursions dans la forêt amazonienne. C’est un changement radical d’altitude, d’atmosphère, de paysage, et de température. D’une vingtaine de degrés je suis passé à trente-cinq/quarante degrés. C’est une bonne grosse chaleur humide, même en ne faisant rien, je transpire.

Alors que je me dirigeais en moto-taxi vers mon hôtel, le chauffeur me montra une colline en me disant que de là-haut on pouvait voir toute la ville. Il ne m’en fallait pas plus. Je me lance donc à l’assaut de ladite colline. J’arrive en haut en une petite demi-heure. Je suis en nage certes, mais la vue sur la ville et le fleuve Beni est belle.

Rurrenabaque

Après avoir séché un peu, je redescends en ville et m’inscris pour un tour de trois jours dans la pampa dans une agence au pif. J’en choisis une avec un bureau plus petit, un peu plus éloigné du centre et sans panneau publicitaire énorme tout en anglais sur la devanture. En fait, j’aimerais éviter de me retrouver avec un groupe énorme d’anglophones, genre américains qui passent la journée à hurler des « oh my god » et des « it’s super cool »… Bref, j’ai rendez-vous le lendemain à 8 h 30.

3 jours dans le parc national de Madidi. Découverte de la pampa

Le jour suivant, me voilà prêt à partir. Avec moi un couple d’Allemands, Victor et Rossa (oui, je sais, ça ne sonne pas vraiment Allemand) et c’est tout ! Super, un petit groupe, j’adore ça. Nous partons en 4×4 en direction de la mangrove. Sur la route nous croisons un paresseux ! Un vrai de vrai, qui se déplace au ralenti comme dans les reportages animaliers ! C’est une chance d’après notre guide, car c’est un animal difficile à trouver. En effet, c’est le seul que nous verrons du séjour.

Presseux

Trois heures et une pause déjeuner plus tard, nous arrivons au départ de l’expédition, à partir de maintenant tous les déplacements se feront en pirogue à moteur.

Parc national Madidi

Sur le quai, je retrouve par hasard Rita et Karl, les Néo-Zélandais que j’avais rencontrés au Guatemala à l’école d’espagnol. Que le monde est petit ! Ça fait bien plaisir de voir des visages connus. Nous nous recroiserons souvent au cours des trois jours qui suivent, car tous les circuits sont les mêmes.

Jour 1 : découverte

C’est parti pour un safari semi-aquatique ! À bord de la pirogue, je découvre le talent d’Antonio, notre super guide ! Depuis l’arrière de la pirogue, le mec voit tout ! Il déniche la moindre bestiole cachée derrière les feuilles et les branches, mais surtout, il imite le cri des animaux et le chant des oiseaux à la perfection, un vrai jukebox zoologique. C’est incroyable !

À l’entendre imiter le petit singe, on croirait qu’il a une conversation avec eux ! D’ailleurs, parlons-en de ces singes. Ces adorables petites créatures ressemblant à des peluches se déplacent en bande dans les arbres au bord de l’eau en poussant divers petits cris. Ils sont très curieux et n’hésitent pas à se rapprocher de nous, c’est à se demander qui observe qui.

Ils sont tout choupinoux, et même quand l’un d’entre eux essaye de se rendre impressionnant en faisant la grimace et en secouant les branches ça le rend encore plus mignon et ce ne sont que des mots du genre « oooooh trop mimi » qui sortent de nos bouches.

Parc national madidi singe

Nous croiserons aussi le chemin de divers oiseaux et de dauphins d’eau douce. Mais malheureusement, je n’ai pas de photos de ces derniers, car ils n’apparaissent à la surface qu’une ou deux secondes pour respirer de façon imprévisible. Donc prendre une photo dans ces conditions c’est un peu complexe.

Puis nous arrivons au camp, situé au cœur du parc national de Madidi. Il est fait de petits cabanons sur pilotis en pleine mangrove. Pas d’électricité (sauf 3 h le soir), pas d’eau chaude (ce n’est pas grave il fait 40°), des rénettes dans les toilettes et bien sûr pas d’internet. Tout ce qu’il faut pour se déconnecter du monde et se sentir l’âme d’un explorateur : Le rêve et l’aventure.

Mais notre petit paradis aquatique est aussi le lieu de résidence de trois caïmans qui attendent patiemment que l’un de nous tombe à l’eau pour le dévorer ! Des caïmans j’en verrai beaucoup en trois jours. Enfin, surtout leurs yeux qui émergent de la surface et qui scrutent les environs en attendant leur repas.

Caïman tête

Le soir, nous allons assister au coucher du soleil. Tous les groupes de touristes des diverses agences se retrouvent au même endroit.

Parc national Madidi coucher soleil

Après avoir assisté au spectacle de la nature, au moment où la lumière est la plus basse, une armée de moustiques débarque pour un festin de choix. Nous fuyons tel des lâches face à l’ennemi en surnombre, et nous partons à la chasse au caïman avec pour seules armes des lampes torches et des appareils photo.

La nuit, à la lumière des lampes, la présence des reptiles est trahie par deux points orange : ce sont leurs yeux qui reflètent la lumière. Nous n’en trouvons qu’un seul, un petit. Bien qu’on soit très proche de lui, il n’a pas l’air d’être impressionné par notre présence.

Caïman nuit

 Jour 2 : exploration et pêche

Le lendemain, nous nous levons aux aurores pour assister au lever de soleil.

Lever soleil

Puis après un petit déjeuner rapide, sur les conseils d’Antonio, nous partons tôt à la recherche d’anacondas pour arriver avant les autres groupes. Nous accostons sur une petite île, effectivement nous sommes les seuls. Nous voyons une sorte de grosse chouette et un capybara, le plus gros rongeur au monde.

La bête s’enfonce dans les hautes herbes. Deux minutes plus tard, nous entendons les cris horribles d’un animal, du genre un porc qu’on égorge, c’est sans doute le capybara qui vient de se faire attraper par un anaconda ou un caïman. Ben oui, c’est l’heure du petit-déj’ pour tout le monde.

Nous ne verrons malheureusement aucun serpent géant, ni sur cette île ni sur les autres que nous visiterons. Dommage… ça reste une grosse déception pour moi, j’aurais adoré en voir un, mais bon, la nature ce n’est pas un zoo.

L’après-midi nous partons à la pêche au piranha. Malgré quelques touches, je n’en sors pas un seul, je ne pêche que des branches. Par contre, le guide en attrape quelques-uns et aussi une grosse tortue !

Tortue

Jour 3 : Nage avec les dauphins

Le matin du troisième et dernier jour dans le parc national de Madidi. Nous nous levons à sept heures pour partir tôt nager avec les dauphins d’eau douce. Encore une fois, Antonio a bien fait de nous faire partir tôt, car quand nous arrivons au «spot» nous sommes les seuls ! À partir de maintenant, tout n’est que magie !

Antonio nous montre comment faire venir les dauphins : il suffit de faire des petits clapotis à la surface de l’eau avec les doigts. Ça peut paraître incroyable, mais ça fonctionne ! Un dauphin se rapproche de la pirogue et vient nous toucher la main à tour de rôle, il sort son grand bec plein de dents pointues de l’eau comme pour demander des caresses. C’est juste fabuleux !

Je me jette à l’eau. En moins de deux minutes un dauphin vient à ma rencontre, puis deux, puis trois, quatre… Un groupe entier. Ils m’éclaboussent avec leurs queues, me tournent autour, font des petits sauts.

C’est énorme ! Je peux même les toucher, sous l’eau ils se frottent contre mes pieds, ils ont la peau toute douce. Leur jeu préféré, c’est de mordiller les orteils des touristes. Un peu comme des chiots ou des chatons qui jouent, des fois, ça mord un peu plus fort… Mais jamais avec agressivité.

C’est incroyable de voir un animal sauvage aussi sociable avec l’humain ! Trois quarts d’heure plus tard, tous les autres touristes arrivent, et comme Antonio nous l’avait dit, les dauphins se font plus timides, ils n’aiment pas trop le monde, ça leur fait peur. Qu’importe, moi j’ai eu mon grand moment de magie. Pour le coup, ça aussi c’est un truc qui se vit, il n’y a pas vraiment de mots pour décrire cette expérience est juste extraordinaire.

Pour finir, voici quelques photos d’oiseaux.


Et bien voilà. C’était trois jours vraiment super, de la vraie aventure, de la vraie découverte. Même si en fait j’avais déjà fait ce genre d’expérience dans le delta de l’Orénoque au Venezuela, c’est ici que j’ai vu le plus d’animaux.

C’est vraiment quelque chose à faire. Ça permet de se déconnecter du monde moderne, et au risque de passer pour le hippie de base, ça permet aussi de se connecter à la nature. Ma rencontre avec les dauphins d’eau douce restera sans nul doute un des plus grands souvenirs de mon tour du monde.


Visiter le parc national Madidi, quelle agence choisir ?

Je suis passé par l’agence Dolphins travel : Calle Avaoa S/N entre Aniceto Arce y Pando.

C’est en fait une grosse agence ! Ils ont deux camps et sont en train d’en construire un troisième. La nourriture était excellente et il y en avait plus qu’il n’en fallait.

Niveau confort, ben c’est la jungle quoi, un lit avec moustiquaire, ça suffit. Quoique j’aurais bien aimé dormir dans un hamac, car ça tient moins chaud. Si tu peux avoir Antonio comme guide, c’est un plus !

Le tour m’a coûté 1150 Bs (139 €) en chambre commune (mais j’étais seul). Tout est compris sauf l’entrée du parc Madidi 150 Bs (18 €) par personne.

Son Goku parc national Madidi

panorama acceuil

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Génial, à bientôt pour de superbes aventures!

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